BIOMIMÉTISME : la mer est une source d’inspiration sans limite
Les algues ont la particularité de subir des stress similaires à ceux subis par la peau, dans des proportions souvent bien supérieures : déshydratation régulières (marées), attaque des radiations UV du soleil, stress thermiques (air/eau), oxydation, attaques bactériennes (milieu humide), variation des saisons et chocs contre les rochers (cicatrisation). Pour survivre dans un milieu parfois hostile, elles développent des systèmes de résistance hyper sophistiqués qui, une fois bien compris, peuvent être répliqués pour secourir la peau. La mer devient alors un champ d’exploration intarissable pour les chercheurs, non seulement pour y trouver de nouvelles ressources mais surtout pour y découvrir de nouveaux mécanismes de défense.
Les macro-algues brunes par exemple produisent des polysaccharides (gros polymères de sucres), directement dans leur membrane que l’on peut considérer comme le pendant de la peau humaine. Des images comparant la structure d’une peau algale et celle d’une peau humaine présentent de remarquables similarités. Ces polymères de sucres présents dans la peau de l’algue lui permettent de lutter contre la déshydratation lors des changements de marées. Ils sont en effets doués de fortes capacités de rétention d’eau.
Appliqués comme une seconde peau à la surface de l’épiderme humain, ces polysaccharides permettent sans grande surprise de limiter les pertes en eau mais aussi de maintenir un niveau d’hydratation optimal.
Certaines algues développent des systèmes de réparation ultra avancés. C’est le cas d’une variété de laminaires qui vivent en symbiose avec des bactéries marines. En échange de la protection fournie par la laminaire, la bactérie est capable d’activer les systèmes de réparation de l’algue lors de déchirures. En fait la bactérie aide l’algue à produire de petits sucres qui vont stimuler son auto-réparation.
Appliqués à la surface de la peau, ces petits sucres marins luttent contre l’inflammation et activent nos cellules souches cutanées pour réparer les épidermes abimés en deux fois moins de temps que le processus de réparation naturel de la peau. Une fois encore les chercheurs en cosmétique marine s’inspirent de ce qui se passe dans la mer pour en appliquer les meilleures recettes à la peau.
Un autre exemple remarquable de biomimétisme est celui du calcium marin. Au sein des reefs coralliens, les corallines jouent un rôle primordial en créant une structure calcifiée capable de relier tous les protagonistes.
C’est exactement le rôle que le calcium joue dans la peau. Il est l’un des éléments indispensables à la synthèse des protéines dites d’adhésion ; sortes de boutons pression qui relient les kératinocytes entre eux et assurent la cohésion et la structure de l’épiderme. Lorsque l’on sait que le calcium marin est beaucoup mieux assimilé par la peau que n’importe quelle autre source de calcium, on entrevoit les bienfaits incroyables du biomimétisme en cosmétique.
Pour mincir aussi on peut s’inspirer des algues. En effet elles sont les êtres vivants qui produisent le moins de graisses. A aucun stade de leur croissance (sauf quelques micro-algues qui produisent des caroténoïdes), les algues ne sont riches en lipides, contrairement aux plantes ou aux êtres humains.
En étudiant le fonctionnement des algues on réussit donc à comprendre les mécanismes à mettre en place pour vivre avec moins de lipides et donc mincir.
La mer et ses actifs constituent un trésor d’ingéniosité. La cosmétique marine s’en inspire pour offrir à la peau une beauté saine et durable.